La quête du bonheur en France au 18e siècle : le bonheur individuel et le bonheur collectif dans le roman utopique, libertin et sentimental
Issue Date
2009-06-15Author
Fernandez-Nurdin, Delphine Isabelle
Publisher
University of Kansas
Format
188 pages
Type
Dissertation
Degree Level
Ph.D.
Discipline
French & Italian
Rights
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Metadata
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Cette thèse se propose d'examiner le concept du bonheur qui semble être devenu une préoccupation majeure au XVIIIe siècle en France. Or, si le bonheur individuel et le bonheur collectif sont tous deux recherchés, ils ne sont pas forcément compatibles voire souvent conflictuels. Je m'efforce d'étudier cette tension constante qui se manifeste lorsque l'on tente de rechercher la réalisation de ces deux objectifs à travers la représentation fictive du bonheur dans les romans suivants : Les Egarements du coeur et de l'esprit de Crébillon Fils, L'An 2440 de Louis-Sébastien Mercier, La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau. Cette notion de bonheur qui a été une des grandes préoccupations de l'Antiquité se trouve réactualisée au XVIIIe siècle, remise à l'ordre du jour tout d'abord par les « libre-penseurs » ou libertins érudits dès le XVIIe siècle qui s'affranchissaient de plus en plus du joug de la religion qui ne prêchait qu'un bonheur éternel dans l'au-delà. Les libertins du XVIIIe siècle se sont efforcés de remettre en cause cette croyance communément acceptée et revendiquaient un bonheur ici-bas. Ainsi, cette volonté d'atteindre un bonheur terrestre s'impose de plus en plus. Les Lumières qui croyait dans le progrès ont repris et ont consolidé cette volonté de réalisation d'un bien-être pour tous. Ceci se reflète dans les trois romans que nous avons sélectionnés. Or, dans nos trois romans nous constatons que le bonheur individuel et le bonheur collectif sont souvent en conflit. Dans Les Egarements, nous constatons que le libertin réalise son bonheur mais d'une manière très égoïste et aux dépens du bonheur collectif, d'une part. D'autre part, ce bonheur demeure relatif car particulièrement solitaire. Dans L'An 2440, notre roman utopique, est une des conséquences de la pensée libertine dans le sens où l'auteur cherche à créer un monde idéal où le bonheur général serait atteint. Or, une fois de plus, nous sommes mis devant l'évidence que l'un prime sur l'autre. Dans ce cas-ci, le bonheur collectif prédomine. L'individu voit son bonheur individuel limité dû principalement à un manque d'autonomie et de liberté. Enfin, La Nouvelle Héloïse est une sorte de roman-laboratoire quant à cette quête du bonheur puisque Jean-Jacques Rousseau nous montre qu'un bonheur individuel maximal à travers la passion n'apporte pas le bonheur, pas plus qu'un bonheur collectif maximal à travers un bonheur de raison, qui ne tient compte que de la collectivité. Cependant les deux en théorie sont susceptibles d'apporter un certain bonheur. Il nous propose enfin une solution : l'amour tendre ou l'amitié qui concilie bonheur individuel et collectif. Or, cette solution ne dure qu'un temps car l'individu est toujours en quête d'un absolu pour atteindre un bonheur total. Cette comptabilité entre bonheur individuel et bonheur collectif reste à résoudre.
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